21 sept. 2012

# Keep cool

Cette semaine, j'ai eu envie de parler des caricatures de Charlie Hebdo. Et puis j'ai vu la déferlante. "irresponsables", "islamophobes""opportunisme""racistes"... Alors j'ai fermé ma g..... (ben oui, faut pas choquer)
Puis aujourd'hui j'avais pensé parler de corrida. Et puis rien qu'en lisant les commentaires de l'article de Rue 89 Sport (qui par ailleurs ne s'occupe ni de glorifier, ni de condamner la corrida, mais de parler d'un des rares Français qui la pratique), dont 20% à peu près étaient vraiment constructifs et intéressants, je me suis ravisée.

http://www.rue89.com/rue89-sport/2012/09/20/julien-lescarret-le-torero-francais-qui-veut-rendre-la-corrida-plus-populaire

Bref, les grands débats, ce ne sera pas pour moi cette semaine. Trop peur de me faire "lyncher" sur la place médiatique.
Mais tout de même.

Je dis qu'il faut avoir mis les pieds dans une arène pour voir ce qui s'y joue, pour parler de corrida. Il faut avoir vu les élevages en pleine nature, les cornadas, le torero blessé évacué par ses confrères, tenté de comprendre les règles et rituels pour pouvoir considérer pleinement le sujet, toute sa complexité, toute l'ambivalence qu'il soulève en nous.
Et peut-être aussi qu'il faut n'avoir jamais expérimenté le manque de liberté d'expression pour en faire si peu de cas.

Evidemment, les deux débats n'ont absolument rien à voir, je ne les mets pas sur le même plan. Je suis juste un peu choquée par la violence des réactions, des échanges qui ont davantage tendance à annihiler les débats qu'à les enrichir.

 (Heu... on peut discuter ?)


Allez, à très vite,

Pau.

14 sept. 2012

Bordeaux grand cru



Aller vivre à Paris ? Moi ? Never !
Mais franchement, pourquoi ? Le boulot ? L'actualité vue depuis un bureau gris, non merci. Je préfère les reportages au grand air.
Ah oui, la culture, peut-être. Alors là franchement, je ne peux pas vous laisser dire ça. J'étais il y a quelques minutes encore avec Martin Parr, j'ai croisé cet après-midi deux prix Pritzker, et pas plus tard que ce matin, j'étais pas loin de prendre un petit-déj avec Tobia Scarpa. Juste avant de croiser Woody Allen. Nan je déconne. (juste pour Woody, hein).
Bon, tout ça pour dire que la rentrée culturelle bordelaise est joliment bien chargée. J'en suis ravie, car pour une fois, j'ai en plus le temps d'en profiter.

Tout a commencé hier jeudi soir par une soirée Pecha Kucha, qui s'est terminée dans le bon ptit pub du coin. Pour être complètement honnête avec vous, n'en déplaise aux bien-pensants culturels branchouilles, je n'ai pas spécialement accroché. La faute aux copains pas vus depuis longtemps, au verre de Bordeaux franchement dégueulasse (ça craint un peu de servir du mauvais vin dans un événement comme ça à Bordeaux, non ?), à ma situation géographique très près de la porte et des fumeurs, et du bruit. Et comme je suis un peu sourde, c'était pas brillant. J'ai juste eu le temps d'aimer la joyeuse prestation d'Oscar Galea, enfin je suppose que c'était lui vus les bijoux présentés. (http://www.oscargalea.com ) Et après il y a eu les Beatles et le cheeseburger. On ne se refait pas. Du coup, j'écoute Yesterday...

Ce matin, pieds serrés et ampoules rouge vif dans mes nouvelles pompes rutilantes, me voilà prête à aller découvrir la famille Scarpa. Là, horreur, malheur. J'ai regretté la visite presse en petit comité de la veille, négligée par flemme. Pour information, cet article a failli s'intituler "Je hais les vernissages", mais celui du soir m'a fait changer d'avis. Entre ceux qui viennent juste pour le buffet, ceux qui jugent bon de discuter très fort devant l'oeuvre sans la regarder, ceux qui visitent à contre courant en poussant tout le monde et en disant "Oh la la mais je suis à contre courant", j'ai cru défaillir. J'ai pu tout de même entrevoir quelques beaux objets qui mériteront bien une deuxième visite, et des plans, des photos, de l'architecture qui fait rêver, des pierres, de l'eau, Venise, de l'espace et de la lumière qui s'infiltre. C'est la première fois que père et fils sont réunis dans une même expo, paraît-il. Tobia, le fils, qui était là, n'a pas manqué de dire qu'il aimait son père, même si celui-ci lui avait "volé ses idées".



Revigorée dans ma quête culturelle, j'ai enfourché mon vélo magique direction le H14 où je dois bien vous le dire, j'ai adoré l'expo de Marc Barani au rez-de-chaussée. "Patrimoines : héritage, hérésie", ce sont des vidéos que je n'ai pas toutes regardées, mais qui m'ont bien faite voyager, à Ouagadougou, Dubaï, Beyrouth... Devant les belles images de Dubaï, j'ai re-vécu mon voyage de 2010, revu cette ville dans tous ses paradoxes, ses absurdités et ses côtés attachants. J'ai aussi été très émue devant ce petit film tourné au Danemark, dans ce village ancien reconstitué, qui vit à toutes les heures du passé, et où des visiteurs atteints de la maladie d'Alzheimer ont retrouvé une partie de leur mémoire. Là j'ai découvert le joli concept de "patrimoine thérapeutique" qui, si l'on s'y penche un peu, est quand même tout retournant. A l'étage, autant de plaisir devant les maquettes des grands projets pour l'avenir de Bordeaux. Vraiment pas déçue du choix de la ville pour la gueule du futur Centre culturel et touristique du vin (en comparaison avec les autres finalistes, le projet lauréat est vraiment magnifique). Et complètement fan du 1er prix de design, "un café dans les nuages", qui m'a donné envie de m'y mettre (au café, pas au design). Je vous laisse le soin d'aller le découvrir, c'est vraiment top !



Voilà, ça ne pouvait que bien se terminer. Tram A direction Mérignac-Centre. Puis la Vieille Eglise. Là, Martin Parr, son regard mutin et ses égéries kitsch m'attendaient. Enfin presque, parce que j'étais en retard. J'ai quand même eu la chance de voir cet immense photographe (au moins 1m80 et des chaussures ouvertes avec chaussettes en-dessous et chemise à carreaux de toute beauté) nous parler mode, rigoler de voir un maladroit faire tomber ses cadres accrochés, poser avec tous ses fans et parfois même voler leur appareil photo le temps d'un cliché. Franchement, très sympa. J'avoue, j'ai moi aussi joué les groupies et eu ma petite image avec le monsieur. Je vous conseille cette expo (jusqu'au 31 octobre, Vieille Eglise Saint-Vincent à Mérignac), vraiment. L'artiste a expliqué qu'il avait voulu "montrer la mode en enlevant son côté glamour" (je confirme !). Il y a de la couleur, du sujet décalé en-veux-tu-en-voilà, du Dakar et du Cuba, un regard espiègle, toujours tendre dans la critique, des grands noms de la couture, et un lieu magnifiquement rénové. Martin Parr a lui-même confié que c'était "une des plus belles galeries dans laquelle j'ai montré mon travail". Il a aussi dit que les Français l'aimaient "bien parce que j'arrive à me moquer des Britanniques, ça vous évite d'avoir à vous en moquer vous-même", mais ça n'a rien à voir. Il a regretté qu'il n'y ait pas de petit pot (nous aussi). Cela dit, ça évite le vin dégueulasse. Mais c'était quand même super chouette.






Alors ce week-end, filez, venez, oubliez le Bassin d'Arcachon et visitez-moi tout ça. Ca fera plus de place sur la plage ;-)

A très vite,

Pau.

3 sept. 2012

Au secours, on rentre !


Ah mais oui, les revoilà les cartables (avec leur débat "faut-il vraiment les changer chaque année ?"), les écoles qui manquent de profs, et les classes surchargées. Les nouvelles grilles d'info, mais avec les mêmes sujets, et les mêmes têtes pour les annoncer. Les frigos à remplir et inscriptions à renouveler. L'injonction du jean et de la montre. Le renoncement à la robe légère. Je veux bien y aller mollo sur les havaianas, mais vous n'aurez pas mes ballerines.
Il faut à nouveau prendre le soin de ne pas oublier son agenda, se plonger dans les journaux, relancer la machine à idées.

Et pourtant, pourtant ! On devrait être contents, la rentrée, c'est la vie, c'est le commencement, c'est le renouveau.

What's new, alors ?
Alain Juppé est candidat aux prochaines municipales à Bordeaux.
Europe 1 veut écraser RTL et France Inter.
Le bilan touristique sur le littoral est mitigé.
Les profs ne sont pas assez formés.
Le Grand Journal a une magnifique Miss Météo qui va vous faire marrer.
Un i-phone de fou arrive.
On expulse des Roms.
Les magazines féminins nous disent de vider nos placards.
Avec la gauche au pouvoir, la rentrée est moins anxiogène.
Y'a un Républicain barjo, là-bas, qui est limite sur l'avortement.
C'est encore plus la crise.
Je râle.

Pas de panique les amis, je parie déjà que l'année prochaine, on reparlera de rentrée. Et pendant ce temps-là, l'eau est toujours aussi claire sous le soleil de Capri.



Pau.