23 mars 2012

Y être ou ne pas y être



Telle est la question.

L'actu, c'est ça. On est là ou on n'est pas là au (bon) moment. Moi je n'étais pas à Toulouse. Dommage, me direz-vous, c'est pourtant pas bien loin. Et puis ils avaient besoin de renfort, c'était quand même l'actu de l'année.
Mais moi, j'étais en tournage du côté de Saumur. Super tournage par ailleurs, du bon vin, un bel endroit. Et surtout des gens adorables, le vrai plaisir du métier, au fond.

Oui mais voilà, l'actu nous est un peu chevillée au corps, comme on dit. Et j'ai passé deux jours à suivre minute par minute ce qu'il se passait du côté de Toulouse. Difficile de dire qu'on est "déçu", qu'on aurait aimé être présent, vu le caractère glauque de l'actualité en question... Mais on a juste envie d'être là où ça se passe. Sur le coup dont tout le monde parle. Pas par égocentrisme. Ni par voyeurisme en l'occurrence. Juste pour ressentir une fois de plus cette adrénaline de l'action, de l'information qu'on recueille. Cette espèce de toute puissance d'avoir l'info avant tout le monde et d'en être maître, quelques instants : je la vérifie, je la donne, je la mets de côté, je la mets en forme d'une manière ou d'une autre.
Difficile à expliquer, mais vivre l'événement sur place, et le faire vivre aux autres, c'est quand même autre chose que de le vivre derrière son écran. Frustrant. Et quand on y a goûté... Drogués de l'info, les journalistes ? Pas faux, il doit y avoir de ça.
Bref, ne pas y être.

Y être ou ne pas y être...
C'est un peu comme pour les gars du Raid. On y est (à leur place), ou on n'y est pas. Moi je n'y étais pas, alors je ne permettrai, en aucune manière, de dire comment ils auraient dû faire, et que tout cela est un échec. Je ne vais pas m'agacer trop fort, hein, le débat est bientôt terminé, je l'espère. Mais "les gens", ceux qui critiquent toujours les actions dont on ne sait rien me semblent bien présomptueux. Qu'aurait-il fallu faire face à l'ennemi public numéro 1, un homme violent, armé jusqu'aux dents et pour le moins instable ? L'homme qui regrettait de ne pas avoir fait plus de morts ? L'homme qui a, parait-il, "mené lui-même l'assaut" ? On ne sait rien de la manière dont tout cela s'est passé, du comportement de cet homme face à des professionnels archi formés à ce genre de situation, eux. Les presque 33h d'attente nous prouvent de manière assez éloquente, je crois, que les hommes du Raid ont tout fait pour avoir le suspect vivant, sans passer par la violence. La situation a basculé, voilà. Aujourd'hui, je ne leur jette pas la pierre, je n'ai aucune légitimité ni envie de le faire.
Le droit à l'information me direz-vous ?! J'y suis attachée, évidemment ! Que les journalistes posent des questions sur tout ça est un droit et un devoir, pour que l'on sache exactement ce qui s'est passé. Mais que tout un chacun se garde bien de dire si vite qu'il aurait fallu faire autrement, et de penser qu'il aurait fait mieux.
Sur Twitter hier, j'ai lu et aimé : "la France avait déjà 56 millions de sélectionneurs de l'équipe de France. On a maintenant 56 millions de chef d'équipe du RAID" ! Drôle non ? Il vaut mieux en rire.
Bref, y être ou ne pas y être. Quelle question...

Pour finir, et dans un registre beaucoup plus comique, ça me fait penser à cette définition dans le Baleinié (si vous ne connaissez pas ce "Dictionnaire des tracas" (éditions du Seuil), qui invente des mots pour donner des définitions à tout ce qui n'en a pas, je vous le recommande vivement, c'est tellement drôle...) :
"wabol : état ankylosé du bras au réveil
wabol ? : interjection qui exprime "Et moi, qu'aurais-je fait sous l'Occupation?"

Allez, j'y vais. Je vais essayer de comprendre comment Mélenchon peut aujourd'hui être le "troisième homme"... Toujours mieux que Marine Le Pen, j'en conviens.

A très vite,

Pau.

ps : juste pour rire, d'autres exemples du Baleinié, qui me parlent un peu...:
izguter : intervenir avec véhémence dans une conversation où on ne parlait pas du tout de ça.
seillon-pinquer : devoir expliquer ce qu'il y avait de drôle dans l'histoire drôle.
hurseoir : s'engager en courant dans un escalator en panne (com. : annoncer une bonne nouvelle à des gens qui la connaissaient déjà.)
wewedem : lutte discrète entre vous et votre voisin pour la possession de l'accoudoir (géopol. : conflit international qui a débuté avant votre naissance et qui dure encore)

18 mars 2012

Trilogie new-yorkaise #3 Instants


Dix jours plus tard, que reste-t-il de New-York ?
Après vous avoir parlé de bouffe, de musées, de beaux endroits, de clichés...

Il reste des instants drôles, émouvants, uniques, si propres à New York.

Ces quelques minutes passées dans un salon de coiffure en plein coeur de Chinatown. Qui auraient pu être à Hong Kong. Partout où il passe en voyage, mon homme aime aller se faire couper les cheveux. Résultat : parfois des coupes improbables, souvent réussies (la coiffure, c'est universel !), mais toujours des moments drôles, cocasses, empreints d'une vraie réalité de la ville. Comme si nous étions "a part of it" (ça y est, vous avez la chanson dans la tête ? Moi ça fait dix jours !)

Là, il y a eu d'abord les regards interrogateurs des dix employés du petit salon, pas franchement habitués à voir des ptits blancs s'aventurer ici. De mon côté, je ne sais déjà pas expliquer ce que je veux comme coupe de cheveux en français alors en chinois... Pendant qu'il passe entre les mains rapides de l'employée timide, je bouquine le ELLE américain (pas mal, au fait...) A côté, une fille coiffée façon choucroute eighties, dans sa doudoune vert fluo, joue à un truc qui bipe très fort et tout le temps sur son portable. Elle chante très fort et mal aussi, en écoutant à la radio, un truc du genre Céline Dion ou Patrick Fiori local. Elle n'est pas là pour se faire coiffer (dommage), ni pour papoter avec les copines coiffeuses. Là pour être là. Des petites mains s'affairent dans tous les sens. Balayage, nettoyage, coupes à la chaîne. La gentille timide soigne mon homme, cheveu par cheveu, dans une concentration extrême. Le patron, derrière son comptoir observe bien sévèrement tout ça. Du fond de mon siège, je me marre... En partant, on nous remercie mille fois. Pour 8 dollars, on a presque honte.
Et finalement, la coupe était parfaite !



Il reste Times Square, qui vibre à toute heure du jour ou de la nuit. Le soir, trois jeunes black américains nous font un show de sauts impressionnants, de figures, de danse et d'humour. Partout on monte sur les échafaudages pour les voir. Le monde entier défile sur les écrans mais une partie de la ville est scotchée sur ces trois mecs. Torses nus quand tout le monde se gèle par -10°. Eclats de rire, rap à fond, public qui crie et encourage...



Il y a God Save America et Obama. Mais pas tant que ça. Il paraît que New-York, au fond, ce ne sont pas les Etats-Unis. Par contre, il y a bien ce drapeau, partout, à toutes les sauces, dans toutes les têtes et sur tous les coeurs. Ce patriotisme, cet amour pour la patrie si loin de nous petits Frenchies. Au-dessus de tout, il flotte sur les immeubles de Wall Street à Rockefeller, en passant par les petites maisons de Brooklyn. Et il y a ce memorial. Tout ralentit au fur et à mesure que l'on approche. Comme si la ville avait gardé ici son rythme de deuil permanent. Près des grands carrés sans fond, face aux milliers de noms inscrits à l'infini, on ne peut pas ne pas être secoué. Même si l'on a passé une demi-heure entre "checks points", sacs fouillés et dédales avant d'arriver sur The Ground Zero. Beau, sobre et intense, le mémorial est empreint d'émotion. Où étiez-vous le 11 septembre ? Moi en cours d'anglais. Les textos commençaient à circuler : un avion dans les tours jumelles ? C'est la troisième guerre mondiale ! plaisantions-nous. En rentrant chez moi, je réalisais le drame, et que nous serions pour toujours une génération 11-septembre-2001. La vie à New-York a repris son cours, mais partout, les souvenirs sont encore là.






Il reste évidemment la statue de la liberté, vue des airs, cette fois ! 25 minutes au-dessus de Manhattan qui passent à une vitesse folle. Vue d'en haut, elle est bel et bien mythique ! Et l'Empire State building, le Brooklyn bridge, le Madison square garden... P***** ! Quelle expérience de fou !



Il y a Central Park, un dimanche après-midi. L'hommage à John Lennon, les calèches. Et une démonstration de patinage artistique de mini-miss absolument nulles ! Les chutes, les pleurs, le trop-plein de paillettes et de gel sur le chignon, les mamans fans et les papas qui filment.




Il reste les boutiques de fou. Heureusement que je n'avais pas prévu de budget shopping... Les magasins de déco incroyables (coup de coeur pour West Elm et Ochre). C'est ici que tout commence, je vous le dis !



Il reste les New-Yorkais, attentifs, tout simplement gentils. Qui demandent d'où vous venez, qui s'arrêtent spontanément lorsqu'ils vous voient chercher sur une carte. Qui veulent savoir comment vous allez, sincèrement en plus, partout, tout le temps. Qui ont le smile et la pêche, quand ils arpentent la ville avec leur immense mug de Starbuck's à la main. Qui parlent trop fort mais qui croquent leur pomme à pleines dents.

Il y a les chauffeurs de taxi, de tous styles et toutes langues. Ceux qui se font insulter à coup de "Fuck" dans tous les sens dès notre arrivée, ceux qui adorent les Français (mais si, je vous promets, c'est possible), ceux qui sont tout le temps pleins le samedi soir tard, ceux qui comprennent rien, ceux qui nous ramènent à l'aéroport avec du bon rap en fond sonore. Snif...



Et il reste une envie d'y retourner, une motivation de conquérants. Une envie de chanter, de danser, de bouger, de créer. Une espèce de bouillonnement d'idées, de projets, de tendances dans la tête !

This is New-York !

Je reviens très vite, dans la vraie vie. La politique, Bordeaux, le boulot, tout ça, c'est bien aussi...

Pau.

13 mars 2012

Trilogie new-yorkaise #2 Gastro


Entre trois musées et deux galeries, il fallait bien prendre des forces, vous en conviendrez.
En partant donc à New-York, nous avions (sciemment ou pas ?) oublié les guides. On a fait sans, comme d'habitude finalement, ou nous fiant à notre flair légendaire, mon exigence râleuse et son sens de l'orientation infaillible !
Bilan de tout ça, c'est officiel, nous pouvons rédiger notre propre guide gastronomique de New-York. Il est en cours d'édition, vous pouvez d'ores et déjà le commander en me laissant un commentaire sur ce blog, ou en m'envoyant un chèque de 14,99 euros.

Pas une fois nous n'avons été déçus. Pas même quand, devant mon insistance, il a cédé, et m'a autorisée à aller acheter des M&M's dans la boutique géante de Times Square, et que, vraisemblablement, nous ne pouvions nous attendre qu'à des M&M's.

Premier midi, un vendeur d'une jolie boutique de Soho nous recommande un bon petit resto : le Spring street Natural restaurant. Génial, me dis-je, réussirai-je donc à ne pas trop prendre de calories pendant ce voyage ? C'est un bon début. Pour ne pas me faire trop d'illusions, je me jette sur un burger, mais veggie (végétarien pour les moins branchés...). Un petit régal de saveurs, pas lourd pour un dollar, bon pain, légumes savoureux. Et pas cher. A la carte, des plats sans gluten, de belles salades, omelettes, de copieuses tranches de pain perdu aux framboises, le paradis des gourmandes un peu attentives à leur assiette. Et que dire du lieu, si typiquement new-yorkais... J'ai même cru apercevoir Carrie et ses copines en train de bruncher dans un coin. Mais en fait, c'était pas elles. Jeunes hipsters qui déjeunent au bloody mary, bande de copines qui rigolent fort au bar, famille de bobos autour de la table en bois, armée de serveurs en tenue noire et aux petits soins. Le soir, place au burger (oui, je sais, encore un, clouez moi au pilori des morfales) du Cornelia Street café, dont je vous ai déjà parlé. Efficace, bons produits, je valide.

Le dimanche, c'est brunch, of course ! Après une tentative échouée du côté des bords de l'Hudson, une agression manquée par un type fou en charge du dispatching des clients dans les taxis, et quelques demandes aux gens du quartier, nous échouons chez Lansky's, un café qui ne paie pas de mine, pas encore tout à fait complet (élément en principe rédhibitoire pour moi, mais nous étions en fait juste un peu en avance), et qui annonce la couleur devant l'entrée : "ici, on fête tous les événements du calendrier juif" (en gros). Nous sommes tout près de Central Park, côté ouest. Là, c'est festival de gentillesse, de plats qui passent, tous plus tentants les uns que les autres, de grands cafés jus de chaussette qui embaument, de bagels en vitrine... Oeufs pochés, potatoes, du jambon à tomber (oui, du jambon...), 2 litres de jus de pomme... (12,95 $) Et puis pour couronner le tout, et pour faire comme ma maman je me suis dit qu'il était impossible de ne pas finir sur une petite note sucrée. Sauf que les Américains n'ont pas la même notion du mot "petite". Le serveur m'a assuré qu'il s'agissait d'un petit gâteau au chocolat, genre fondant Picard en bon, vous voyez le genre ? Et je me suis retrouvée avec ça :


(regardez bien la taille de la déjà très grosse fraise à côté du monstre en chocolat...) (5,95 $). Là, mon homme avait déjà déclaré forfait depuis longtemps, mais moi, on m'a appris à ne jamais gaspiller alors... Inutile de vous dire que la balade qui a suivi dans Central Park a été... digestive !
Il n'était que 10h au moment de ce petit-déjeuner copieux, alors à 16h, nous n'avons pas pu résister à un petit goûter dans Chinatown.  Par hasard, nous sommes tombés le Nom Wah tea parlor tout petit restaurant en fait assez branché (en témoignaient les photos de visites de Kirsten Dunst ou Woody Allen sur les murs, hé hé, pas mal). Au menu : un grand thé vert bien détox et quelques Dim Sum d'une légèreté confondante, aussi bons que ceux mangés à Hong Kong.




Le soir, nous avons apprécié le Five Napkin burger, sur la 9e avenue (http://5napkinburger.com/ : d'ailleurs le site n'est pas très flatteur et ne fait pas du tout envie !), surtout pour ses apéros (Caïpirinhas et Mojitos framboise absolument délicieux) et sa belle ambiance nocturne : resto noir de monde, bonne musique, assiette très correcte, jolie décor type brocante industrielle, et flopée de New-yorkais sympas qui parlent très très fort.



Le lundi matin, cap sur Chelsea Market, LE lieu des bobos branchés et friqués, avec côté gastro, de belles bakerys aux cuisines ouvertes au public, jolis bistrots, épiceries fines très chics avec cookies engageants en vitrine, cupcakes à profusion (à ce stade du voyage, vous aurez remarqué que je n'ai toujours pas craqué pour ces terribles spécialités new-yorkaises...). Ci-dessous (première photo) notre petit déjeuner  chez Friedman's lunch. Je rêve encore de leur jus d'orange frais.



Du côté de Brooklyn, nous nous sommes laissés tenter par Ignazio's (http://ignaziospizza.com/) une pizzeria qui n'avait rien de tentant : vide, sous le pont de Brooklyn (mais quelle vue incroyable !), même pas joliment décorée. Non mais je rêve, on est à New-York ou quoi ?  Là, j'ai mangé une pizza, comme jamais à Bordeaux (qui n'est pas la capitale de la pizza, je vous le concède. Et comme je ne connais pas l'Italie...), à la pâte fine et parfumée, sauce tomate savoureuse, fromage mais pas trop, basilic frais. Miam ! Juste comme j'aime. (20$ le carré de pizza pour deux).


Par hasard dans Brooklyn, j'ai fait ma découverte coup de coeur du voyage : le whoopie pie ! Je ne connaissais pas ce petit gâteau genre macaron en 10 fois plus moelleux. Ca débarque à Paris, parait-il, selon l'Express (lire http://www.lexpress.fr/styles/saveurs/le-whoopie-pie-c-est-quoi_959001.html qui explique mieux que moi l'idée). Franchement, c'est une petite merveille de légèreté, 10 fois moins écoeurant que le cupcake. On a l'impression de croquer dans un matelas en mousse, la crème à l'intérieur est sucrée, et addictive. Je vous conseille ceux de la très jolie bakery "One girl cookies" dans Brooklyn, trouvée par hasard, où j'aurais tout simplement pu tout manger. (1,5 $)


Pour couronner cette journée légère en calories, nous avons fait un détour par Magnolia bakery, pas très loin de Rockefeller center, LA maison new-yorkaise des cupcakes, histoire de comparer ce qui est comparable, tant qu'on avait encore un peu le goût des whoopie pies en bouche. C'est joli, ça fait terriblement envie, c'est de l'art et de la bonne matière, c'est bondé de filles en furie comme un premier jour de vente Marni chez H&M, de touristes français (ça doit être dans le Routard), d'employés sympathiques qui fabriquent les gâteaux dans l'arrière boutique en chantant. Bref, c'est un bonbon qui fait terriblement saliver. Le cadeau est à la hauteur, délicieux, mais un, ça suffit ! Le glaçage a tendance à m'écoeurer, donc les cupcakes sont et resteront pour moi surtout de très jolis objets de décor, de photo et de folklore !


Dernier jour : diet. Le matin, pancakes dans un bistrot typiquement new-yorkais, avec la serveuse qui vous place, celle qui vous sert le café d'office, celle qui vous remplit le verre d'eau toutes les 10 minutes, celle qui vous demande si tout va bien, celle qui vous amène les plats, celle qui revient vous demander si tout va bien, celle qui vient débarrasser et celle qui vous encaisse. Tout ça sous l'oeil du boss.


Enfin, et pour bien faire les choses, nous avons quand même déjeuné chez Dean & Deluca (http://www.deandeluca.com/), la restauration rapide version chic. Très bons sushis, joli cadre, bons produits... Pourquoi on n'a pas ça chez nous ? La vie est injuste...
Pour info, le Dean and Deluca où nous étions était tout simplement la "cafèt" du New-York Times. THE New-York Times. Coeur serré quand on découvre ça... Un signe, non ?

Quant aux petits hot dogs vendus dans la rue, pas voulu jouer le cobaye cette fois, je n'ai pas fait la New-Yorkaise. Je me demande d'ailleurs si ce sont vraiment les New-Yorkais qui mangent ces pains informes et sucrés trop pleins de moutarde, avec une saucisse immonde, ou si c'est pour les touristes, pour planter le décor. Pas vu un local avec ça à la main...

Alors, bilan, comment est-ce possible de manger autant en quatre jours seulement ? Je vous le demande ! Bon là, ça fait un peu effet gavage d'oies, mais c'est parce que je ne raconte pas toutes les choses faites entre temps et les kilomètres parcourus à pied, je vous promets, ça passe mieux comme ça. M'enfin je me demande quand même comment j'ai pu rentrer dans le même jean qu'à l'aller. Du coup, cette semaine, je me rattrape à coup de Wii fit et de footing.

Et je vous fais un épisode trois (ben oui, j'ai dit trilogie) très bientôt.

Pau.

PS : le titre c'est gastro-nomie, évidemment. Rien à voir avec toute autre gastro...
PS : toujours pas vu Beyoncé...

12 mars 2012

Le jour où j'ai dégusté



En tant que journaliste, je ne vous apprends rien si je vous dis que nous sommes invités à tout un tas d'événements passionnants, étonnants (parfois complètement incongrus, ça fait partie du charme du métier). Même à Bordeaux, ça n'arrête pas ! La plupart du temps, on refuse (enfin je refuse). Sur le papier, oui, un vernissage, une inauguration avec petits fours super bons, c'est très tentant. Sur le papier. Franchement, j'aime y aller, rencontrer du monde, enrichir les réseaux. Mais après une journée de travail, remettre la casquette de "pro de l'info", c'est encore un peu du boulot. Parfois, on a juste envie de lézarder chez soi, de ne surtout plus être journaliste, pour qui que ce soit. Parfois, l'événement est tout simplement tentant. On y va en se disant qu'on va faire du relationnel, et on revient enchantée, évidemment.

C'était le cas jeudi dernier. J'étais invitée à participer en tant que jury aux Oscars des Bordeaux de l'été, soit déguster du bon vin. Sympa. Mais jetlag de New-York dans les pattes + des dizaines de mails en attente + envie de retrouver son chez soi + "mais je n'y connais rien au vin, je ne vais connaître personne" = Pau le boulet.
Parfois je me bouge les fesses. Bref, j'y suis allée et c'était très sympa.
Plus de 80 nanas déchaînées étaient réunies à la Brasserie bordelaise (rue Saint-Rémi) pour composer le grand jury. Des oenologues, des viticultrices, des femmes du vin, des chefs d'entreprise, des blogueuses, des journalistes ou des simples passionnées. Vous me direz, je suis dans deux cases, c'est déjà pas mal. Mais en fait, je dois vous l'avouer, je n'y connais pas grand chose en vin. Fâcheux pour une Bordelaise. Reconnaissons que ce n'est pas facile de s'y mettre tant ce monde semble parfois (à tort) verrouillé.

"On va vous placer à la table des journalistes" "NAN, surtout pas ! (non je plaisante, je vous aime les filles. Mais je ne vous connais pas". Finalement, je bouge et me retrouve entourée de super filles : LA blogueuse culinaire du coin (genre 3000 vues à l'heure : http://www.papillesetpupilles.fr/), une viticultrice étonnante (du château l'Insoumise, ça me plaît ça ! http://www.chateaulinsoumise.com ), une Américaine pro de la comm et du vin, une responsable de l'oenotourisme à l'Office de tourisme de Bordeaux, une chargée de com pour les vins de Saint-Emilion, une journaliste aguerrie. Et moi. Voilà voilà.
" Ah mais il ne faut pas avaler le vin en fait ? Et c'est dans ce truc qu'on crache ?" Non, je plaisante évidemment, je ne suis pas nulle à ce point, mais j'ai une fâcheuse tendance à penser que je n'y connais rien à rien, et ne pas oser me la jouer "je gère". Voilà, mais la dégustation commence, les filles sont toutes très sympaes, et font ça avec une aisance un peu énervante, et il faut bien se mettre au pas. J'ai tant vu mon homme faire, je dois pouvoir y arriver.
Je joue le jeu, nous dégustons 10 Rosé (pas facile, paraît-il, de déguster des Rosé), à l'aveugle, et devons évidemment les classer, noter et commenter. Je tourne mon verre, je sens, je goûte, je crache, je dis ce que j'en pense (m****, il ne faut pas parler), je note, implacable. Je maîtrise. A chaque nouvelle bouteille, je me répète toutes les leçons faites par les pros du vin rencontrés : "le vin, c'est uniquement une affaire de plaisir" "il n'y a pas de goût moins important que d'autre" "dîtes-vous que vous êtes forcément une meilleure dégustatrice que votre voisine".

La dégustation terminée, nous avons pris l'apéro. Puis nous avons dîné. Puis nous avons bu du vin. Pour de vrai cette fois-ci. Nous nous sommes régalées ! Dur dur le métier de journaliste, n'est-ce pas ?
Et les résultats sont arrivés. Les deux vins que j'ai le plus appréciés et le mieux notés ont été élus parmi les Oscars de l'été ! Je n'étais pas peu fière. Alors donc, moi aussi, je pourrais y comprendre quelque chose au vin ?

Allez, un peu de VRAIE information, une fois n'est pas coutume, voici la liste des lauréats des Oscars de l'été (18 heureux élus parmi 75 références des appellations Bordeaux). Des vins "girly", parfaits pour l'été et ses bons apéros au léger goût d'embrun. Vous vous y voyez, là ?

A très vite,

Pau.


Les Bordeaux de l'Été 2012


BORDEAUX BLANC 2011
Château Ballan-Larquette, Château Belle Garde, Château de Brandey,
Château Marjosse, Château Peneau et Château La Verrière.
BORDEAUX ROSÉ 2011
Château Haut Pougnan, Château Lauduc, Château Lavison, Château Penin Rosé,
Château La Rame et Château Rauzan Despagne.
BORDEAUX CLAIRET 2011
Château Lamothe de Haux, Château Lauduc, Marquis de Génissac,
Le Clairet de Meillac, Château Penin et Château Thieuley.

9 mars 2012

Trilogie new-yorkaise #1 Culture



Histoire de vous raconter un peu ma vie...
Je rentre de quelques très belles journées à New-York. Il n'y a pas de mot pour décrire cette ville et l'empreinte qu'elle laisse en vous. Ceux qui y sont allés savent bien qu'on n'en revient jamais indemne, si ce n'est accro. C'était une deuxième pour moi, mais comme une première, parce qu'on ne se lasse jamais, et que tout est toujours nouveau.
A peine arrivés, mon super guide perso et moi-même avons filé au MoMA (première photo). C'était THE place to be ce samedi matin à l'ouverture, si l'on en croit les people aperçus : Jean Nouvel, monstre d'architecture en manteau long noir, qui a semblé apprécier l'expo sur la déjantée Cindy Sherman, et les salles dédiées aux photographes contemporains (enfin je crois que c'était lui, mais je reconnais que dès que je suis à l'étranger, ou même à Paris, j'ai une certaine propension à voir des stars partout, c'est mon côté provincial). Et puis Mathieu Amalric aussi. Mais ça j'en suis vraiment sûre. (et puis Richard Bohringer aussi à l'aéroport à Paris. Mais aucune trace de Beyoncé...).
Bon, à part ça, j'ai vu quelques oeuvres, aussi. Le must du contemporain. Parfois complètement loufoque, le plus souvent sublime.
J'ai adoré les "water lilies", de Monet. Gigantesque, grandiose, évanescent (ou son contraire, de plus en plus lumineux). Les Matisse, Picasso, Warhol, Anish Kapoor, Miro, Giacometti, Calder... On côtoie ici les plus grands.
Ce qui est sympa, au Moma, c'est que dans chaque salle où on entre, chaque recoin, chaque bout de mur abrite une oeuvre mythique, qu'on pensait ne jamais pouvoir voir, en vrai. Du genre "les 1000 oeuvres qu'il faut avoir vues dans sa vie". A la fin, on passe devant du Louise Bourgeois en disant vaguement "ah, ouais, c'est pas mal, ça...". Non mais en fait, je plaisante, c'est pas possible d'être blasé de tout ça. Qui plus est, au MoMA, l'art est ludique, à la portée de tous, joyeux, lumineux. Se balader dans le musée est tout un art en soi. Au hasard d'une grande fenêtre, Manhattan est là, bouillonnant. Et l'on surplombe les Yellow cabs, les petits shops de hot-dogs. Et non, nous ne sommes pas dans une série télé ! Nous avons donc flâné, plusieurs heures, sans voir le temps passer dans ce temple de l'art.




Le soir, nous avons eu droit à l'une de ces soirées qui semblent n'être possibles qu'à New-York. Nous avions rendez-vous avec une amie de ma soeur, récemment installée à NYC, qui nous a embarqués dans une soirée jazz parfaite. Au piano, Shai Maestro (allez faire un tour sur son site, moi je suis fan : http://www.shaimaestro.com) : une espèce de jeune prodige dont on va, je pense, sérieusement entendre parler très très vite (son album sort en France le 12 avril). Avec, en prime, une gueule d'ange, et la gentillesse qui va avec. Ancien compère d'Avishai Cohen, il jouait ce soir-là dans une mini-salle en sous-sol comble, avec Ari Hoenig (compositeur des morceaux présentés) à la batterie et un contrebassiste Orlando Le Fleming, deux gros talents également. Les trois sont actuellement en tournée en Asie. Jazz un peu expérimental, mais qui nous a emmenés bien loin. Puissant, subtil, juste chic. Pour ce moment, et pour son burger très honorable, le Cornelia Street café (dans West Village), valait bien le coup. So New-York...


Evidemment, nous sommes allés au Met (Metropolitan museum of Art). Ca se passe de commentaires en fait. C'est comme recommander à des touristes d'aller au Louvre. La blague. Musée sans début, sans fin, sans âge. Il y a tout à voir. Encore, une fois, j'ai pleuré devant Monet. (Non, je ne suis pas une hyper-sensible). Nous avons eu la chance de voir l'expo "The Steins collect : Matisse, Picasso and the Parisian avant-garde". Ou l'histoire d'une famille qui a côtoyé, soutenu, collectionné, lancé les plus grands au début du 20e siècle. Visionnaires, ces mécènes ont compris et aimé avant tout le monde Matisse, Picasso, Cézanne, Gauguin, Manet, Toulouse-Lautrec, et même Le Corbusier. Voilà voilà... On voyage à travers le temps. Epoustouflant. Si vous avez l'occasion, c'est jusqu'au 3 juin. Allez, vite, filez.



Côté galeries d'art, nous avons craqué pour le quartier de Tribeca. Sans DSK, c'est encore mieux, je vous jure. De vieux hangars ont été réhabilités pour abriter tout simplement le summum du hype en matière de mode ou d'art. Si vous le pouvez à l'occasion, rentrez chez Cheryl Hazan,  juste pour rêver devant une toile à 10 000 dollars dans votre salon...
A Brooklyn, nous avons flâné du côté du Dumbo Arts centre, où il faut fouiner dans tous les recoins de ces vieux bâtiments industriels revisités. Expos, événements, résidences d'artistes, voilà le topo du lieu.



(petits canevas drôles exposés au DAC)

Le must dans tout ça, c'est que c'est branché mais pas élitiste, pointu mais pas (trop) barjo, top mais pas inaccessible. Franchement, je n'y connais pas grand chose à tout ça, je suis, j'aime, j'observe, comme tout le monde, ni plus, ni moins. Mais à New-York, l'art, c'est simple. Qui oserait mettre les pieds dans une belle et hype galerie d'art parisienne ? Pas moi sans doute, car on vous reluque de la tête aux pieds, on scanne votre potentiel artistique en quelques secondes, et on vous snobe sans même avoir vu ni CV ni carte bancaire. A New-York, on vous accueille avec le sourire, on vous donne des infos sur le travail de l'artiste que vous observez, on vous demande comment vous allez, et on vous remercie d'être venu. A New-York, tout est possible.

Demain, on mange. Miamammia.

Pau.



Moma
11 West 53rd Street
New York, NY 10019
(212) 708-9400

Cornelia Street Café
29 Cornelia Street
Greenwich village, New-York 10014
(212) 989 93 19
@corneliastcafe sur Twitter et sur Facebook aussi
corneliastreetcafe.wordpress.com

Met
1000 Fifth Avenue (la classe...)
New York 10028-0198
Phone: 212-535-7710

Cheryl Hazan
35 N. Moore Street NY 10013
212 3438964
cherylhazan.com

Dumbo Arts Center (DAC)111 Front Street, Suite 212
Brooklyn, NY 11201